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320 accords définitifs attribués pour l’ouverture de bureaux de change, 280 autorisations pour les mandataires et 380 pour les sociétés de transferts de fonds.
76% de demandes déjà satisfaites et un taux de rejet très faible.

La mise à niveau de l’activité de change, apportée par l’instruction
n° 13  de l’Office des changes du 1er décembre 2006, se poursuit, au rythme des demandes déposées et des autorisations obtenues. Depuis l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2007, de cette nouvelle réglementation, et jusqu’au 30 janvier 2009, l’Office des changes a en effet reçu 421 demandes d’ouverture de bureaux pour l’exercice de cette activité, soit environ 3 fois plus le nombre de demandes déposées en 2006. 76 % de ces demandes ont été satisfaites à la date déjà indiquée, soit 320 accords définitifs délivrés. Les autres demandes ont soit obtenu un accord de principe (50), soit été retournées aux intéressés pour complément d’information, soit en cours d’étude, soit carrément rejetées (une dizaine).
Compte tenu des conditions strictes (en termes de sécurité et de moyens, informatiques notamment) exigées pour l’ouverture d’un bureau de change et l’existence d’un réseau déjà dense de banques et autres mandataires opérant sur ce créneau, on peut estimer que le rythme des demandes, timide au départ, tend à augmenter. Bien entendu, c’est dans les petites villes et les localités éloignées, qui fournissent le gros des émigrés, que s’ouvrent le plus grand nombre de bureaux de change ; les grandes villes disposant déjà de suffisamment d’entités, notamment le réseau bancaire qui offre le même service.

La RAM a obtenu des autorisations pour 30 agences

 
Mais l’activité de change ne se limite pas aux bureaux de change nouvellement créés et aux banques existantes, il concerne également les sous-délégataires (ou les mandataires), comme le précise l’article 35 de la circulaire sus-mentionnée (voir encadré). A fin janvier 2009, l’office des changes a reçu 349 demandes de sous-délégation et en a autorisé 280. L’office précise que, sur ces demandes, Royal Air Maroc a sollicité et obtenu la sous-délégation pour une trentaine de ses agences.
Enfin, l’autre catégorie habilitée par la nouvelle réglementation à exercer l’activité de change est constituée des sociétés de transfert de fonds. Cette catégorie paraît la plus importante, peut-être à cause du fait que ce métier est plus ou moins récent, contrairement aux banques par exemple ou encore aux agences de voyages. Ainsi, quatre sociétés (Wafa Cash, Tenor Distrib, Cash One, Euro Sol et Damane Cash) ont déposé à elles seules 409 demandes pour l’exercice de l’activité de change, dont 384 ont été satisfaites, le reste (25 demandes) étant en instance pour complément de dossier.
Signalons que les bazaristes, qui s’adonnaient à cette activité de manière plus ou moins officielle, ne sont plus éligibles à la nouvelle réglementation (sauf bien sûr à abandonner leur activité et à se transformer en bureau de change). L’objectif de la nouvelle réglementation étant de normaliser cette activité, de stimuler la concurrence en donnant la possibilité aux bureaux de change de fixer eux-mêmes leurs marges, à l’intérieur d’une fourchette fixée par les pouvoirs publics, et, in fine, de protéger les usagers contre la contrefaction.

Transfert de fonds : 350 guichets dans l’illégalité !

Bank Al Maghrib remet de l’ordre dans le secteur du transfert de fonds. En effet, la direction de la supervision bancaire (DSB) maintient le forcing sur les opérateurs pour qu’ils se mettent en conformité avec les dispositions d’une lettre circulaire qu’avait publiée la banque sur les conditions d’exercice de l’activité. Datée du 18 septembre 2007, ladite circulaire, n° 05/DSB/2007, avait en effet fixé les obligations auxquelles doivent répondre les sociétés désireuses d’exercer l’activité de transfert de fonds.

Début février, les responsables de la direction ont tenu une réunion à laquelle ont été conviés les opérateurs ainsi que les représentants de sociétés internationales telles que Western Union et Money Gram. Ordre du jour : faire le point sur l’état d’avancement de la mise à niveau. Entre autres obligations faites aux opérateurs, l’article 4 de la circulaire exige que les locaux dans lesquels s’exercent ces activités soient dédiés exclusivement au transfert de fonds.

Or, aujourd’hui, une telle disposition pose problème à un certain nombre d’opérateurs exerçant déjà sur le marché. En effet, et comme l’explique le patron d’une société structurée de la place, « certains prestataires de services exercent cette activité dans des points de vente qui ne répondent pas aux normes standards ». Une information confirmée par une enquête de Bank Al Maghrib qui a permis de faire des découvertes parfois insolites : des garages, des dépôts, des téléboutiques... servent de locaux pour des activités de transfert de fonds.

Obligations à respecter : locaux exclusivement dédiés, systèmes d’informations, procédures

Aujourd’hui, le problème se pose essentiellement pour trois opérateurs de la place, à savoir Eurosol, Daman Cash et Quick Money Mobile Phone, tous trois mandataires de Money Gram. Ces trois sociétés disposent, ensemble, d’un réseau de 50 points de vente tenus en propre, en plus de 300 autres points de vente relevant de sous-mandataires, généralement des commerçants indépendants habilités à faire des opérations de transfert de fonds. Au total, plus de 350 points qui ne remplissent pas les conditions et qu’il faut, par conséquent, mettre à niveau. A ces trois entreprises, il faut en rajouter une quatrième, Mea Finances, opérateur multimarque puisqu’il travaille sur ce qu’on appelle, dans le jargon du métier, les « corridors ». Ainsi, Mea Finance se spécialise dans le transfert de fonds entre le Maroc et certains pays, par exemple l’Espagne ou l’Italie, en fonction de l’importance de la communauté marocaine qui y réside. Dans ces pays, la société noue des partenariats avec de petites sociétés peu connues pour en faire des correspondants.

Cependant, à lire la lettre circulaire de Bank Al Maghrib, il n’y a pas que la question des locaux qui pose problème. Celle-ci est peut-être même une question secondaire car la circulaire édicte d’autres obligations, notamment en termes de systèmes d’information, de procédures de comptabilité, de contrôle interne et de reporting financier... Sans oublier l’obligation pour les sociétés, qu’elles soient mandataires ou sous-mandataires, d’avoir un capital minimal de 3 MDH. Ce qui est difficilement réalisable pour de petits commerçants dans des localités excentrées.

Question : que faire avec ces 350 points de vente qui, manifestement, sont hors-la-loi ?

Les fermer purement et simplement n’est pas aujourd’hui envisagé par les autorités monétaires. « Ce sont des opérateurs qui fonctionnent déjà et qui ont entamé leurs activités à un moment où il n’y avait aucune réglementation en la matière. Nous ne pouvons décider du jour au lendemain d’y mettre fin ». Bank Al Maghrib a donc préféré procéder graduellement en invitant les opérateurs en question à se mettre à niveau. Les responsables à l’international de la société Money Gram sont sollicités, plusieurs d’entre eux étant mis à contribution pour aider les mandataires à se conformer aux nouvelles dispositions : actions de formation, équipement et réhabilitation des locaux, mise en place des procédures et des systèmes d’information...

Toutefois, les opérateurs, aujourd’hui mis devant le fait accompli, contestent certains aspects des dispositions de la circulaire de Bank Al Maghrib. Ainsi, selon certains professionnels, l’article 4 relatif aux locaux dédiés, est en décalage par rapport aux pratiques internationales, plus souples sur ce point, notamment dans les pays européens. En outre, il compromet le business model de la filière puisque, hormis les réseaux affiliés à des banques (Wafacash par exemple) qui jouent à fond les synergies avec leur maison mère et s’appuient sur la logistique de celle-ci, les autres concurrents ne peuvent rentabiliser leurs investissements qu’en étendant au maximum leur capillarité. Or, un réseau propre de plusieurs centaines de points de vente (voire des milliers) coûte très cher. Il faut donc faire appel à des mandataires, souvent des petits commerçants qui disposent déjà d’un bon achalandage et qui souhaitent diversifier leurs sources de revenus. Ceux-ci bénéficient de l’expertise, du système d’information, du matériel et de la force du réseau de leurs mandants, tels Money Gram, Western Union ou Canal M, avec qui ils partagent les bénéfices. Ces derniers, pour leur part, peuvent ainsi atteindre, rapidement et à moindre investissement, la taille et l’étendue géographique critiques pour gagner des parts de marché. Des arguments défendables. Encore faut-il en persuader les autorités monétaires.

Source : La vie éco - Saâd Benmansour

Le change

L’importation et l’exportation de la monnaie marocaine sont strictement défendues. Les devises importées sous forme de billets de banque sont soumises à déclaration à l'entrée du territoire national auprès des services douaniers des frontières, lorsque le montant importé est égal ou supérieur à la contre-valeur de 100.000 dirhams. Sur présentation des bons de change, vous pourrez changer la devise internationale de votre choix contre des dirhams.

 Où changer ?

On trouve des bureaux de change dans les aéroports, dans certains hôtels et dans la plupart des banques. Certains guichets exigeront votre passeport pour la transaction. Pensez à changer les dirhams qu’il vous reste avant votre départ. Cette opération ne peut pas s’appliquer à plus de 50 % des sommes changées lors de votre séjour.